Temps de Crise - par Rémy

Chers amis prospecteurs,
comme vous le savez la détection en France vit des moments difficiles.
Depuis des années, vous avez œuvré, chacun avec vos moyens pour tenter d'améliorer les choses, certains ont même pu développer des contacts avec quelques personnes du ministère, mais malgré toute leur bonne volonté, les résultats ont été nuls et dernièrement on leur a carrément fermé la porte. Ont leur a distillé durant des années quelques petites lueurs d'espoir pour finalement les laisser tomber et laisser se développer de manière officielle des comportements anti-prospecteurs, ne faisant volontairement aucune distinction entre les pilleurs de sites et la grande majorité d'entre nous, et ce malgré des milliers d'exemples de collaborations fructueuses et d'initiatives montrant notre bonne volonté. Plus ennuyeux encore, des signes de plus en plus inquiètant nous parviennent sur le devenir de la détection et il faut s'attendre d'un jour à l'autre que tombe une interdiction pure et simple de l'utilisation de nos appareils dans le cadre du loisir.

Cela suffit. le temps est venu de proclamer haut et fort qui nous sommes, en tous cas pas des pilleurs, et que nous sommes en mesure d'apporter énormément à la connaissance de notre patrimoine, pour peu que l'on nous en donne l'occasion et que l'on nous désigne des interlocuteurs valables.

Depuis quelques semaines, l'association a décidé de passer à l'action dure et de faire parler la poudre, certes en s'investissant dans le collectif, mais aussi en cessant d'attendre, le dos courbé, une hypothétique avancée des choses, et en contraignant nos instances nationales à prendre clairement position.

Cette action a déjà débuté depuis quelques jours, l'agence France Presse en a été informée ce matin-même ainsi que reuter's, la BBC, les quotidiens nationaux francais, les sites de prospecteurs de l'united kingdom etc...

Vous en êtes vous-même informés ce jour, soit parce que vous êtes venu dire un petit bonjour sur le forum de l'association , soit parce que votre webmaster ou votre responsable d'association a accepté de vous en informer directement. En effet cette action doit être commune à tous les prospecteurs de France, affiliés ou pas à des associations.

Des imprimés ne portant aucune indication associative et modifiables à votre initiative, c'est-à-dire pouvant être utilisés tels quels ou être décorés du logo que vous souhaiterez sont d'ores et déjà mis à votre disposition avec un courrier d'accompagnement (voir plus bas).

Alors de quoi s'agit-il ?

Tout bêtement, d'alerter les médias sur le mépris dont nous faisons l'objet sur le territoire français, par une action susceptible d'avoir un fort retentissement si vous voulez bien y participer, en sacrifiant quelques minutes de votre temps.
Comment ? Simplement en demandant « l'asile archéologique » à un pays qui a fait preuve de dynamisme et d'ouverture d'esprit envers les prospecteurs depuis de nombreuses années, le Pays de Galles.

C'est pourquoi depuis quelques jours plusieurs dizaines de déclarations de découvertes d'objets pouvant intéresser l'art ou l'histoire de notre pays sont déjà parvenues au National Roman Légion museum de CAERLEON au pays de Galles (cette ville de 8000 habitants dans le comté de Went est connue pour être la patrie de de la table ronde), chacune accompagnée d'un courrier explicatif en Anglais et demandant 'l'asile archéologique pour ces déclarations.'

Il s'agit bien évidement d'une action plus que symbolique, mais qui pour être médiatiquement efficace doit-être d'envergure ; les imprimés de déclarations sont volontairement très expurgés et permettent facilement la multiplication des déclarations, monnaie par monnaie (ou autre) s'il le faut. Si vous préférez en utiliser d'autres n'hésitez pas, faites-le. Pour ceux qui ont un contact avec un archéologue ou une société archéologique, vous pouvez également faire doublette et l'envoyer à votre contact, bref rien n'est formel, même le courrier en anglais mis à votre disposition, du moment qu'il explique vos motivations et votre demande d'asile.

De même vous pouvez relayer l'ensemble de ce treadh sur les sites de prospecteurs que vous fréquentez si vous le souhaitez.

Voilà, nous sommes tous conscients de la nécessité de faire, pour une fois vraiment bouger les choses, l'occasion est là, il faut la saisir car elle ne se représentera pas.

vous avez le pouvoir, si vous le décidez, en isolé, avec vos camarades de sortie, ou au sein de vos associations, d'écrire une page qui fera date dans l'histoire de notre loisir.

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L'ADRESSE OU ENVOYER LES DOCUMENTS :

National Roman Légion muséum
Higt street, caerleon
newport
NP 18 1AE

DECLARATION SIMPLIFIE :

http://www.detection-loisir.com/doc/Declaration.doc

DOCUMENT D'ACCOMPAGNEMENT (a joindre à vos déclarations):

Dear Madam, Sir,

We practice the electromagnetic detection in France; we have a passion for the history of our country, our villages.
We are not looters; we only use our detectors for recreational purposes.

Like many prospectors, we occasionally find objects having an interest in art or history.

These are often simple things, coins lost for hundreds of years, objects of daily life of our ancestors, like thimble, but sometimes also more exceptionnal objects or many metallic parts that might strongly interest our historians.
You certainly know in France it is difficult to declare officially to archaeological competent services without risking prosecution and / or a certain contempt by the French archaeological circles.

French archaeologists accuse us not to show our findings and to remove information necessary for proper knowledges of our history, but when we want to make a statement, it is impossible to do without the risk of serious issues.

In front of this absurd situation, and in front of corporatism of our “venerable” institutions, what can we do, because we want to be respectful defenders of our heritage, our history and our environment?

Their blindness and their suspicion have lead to the loss of some valuable information.

We don't want that any more and we hope this information will affect you more than our French authorities.

These ones are still trying to persuade themselves that we should not exist, that we do not exist. But we do exist, thay must do with it, isn't that your view?
Wales has long demonstrated his point of view with the 'Portable Antiquities Scheme', we ask with this letter an “archaeological asylum” for the statements of our modest discoveries, waiting for better times for the French prospectors.

The statements have been simplified voluntarily; we have more information available for the French authorities, if one day they find it useful to ask for them.

Obviously, if you were approached by French archaeologists interested in these objects, you might freely show these statements.

Best regards

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LA VERSION FRANCAISE POUR VOTRE INFORMATION :

Nous pratiquons la détection électromagnétique en France, et nous sommes passionnés par l’histoire de notre pays, celle de nos villages. Nous ne nous considérons pas comme des pilleurs et nous utilisons uniquement nos détecteurs à des fins de loisir.
Au cours de nos sorties, il nous arrive parfois de découvrir des objets pouvant intéresser l'art ou l'histoire de notre pays.
Ce sont souvent des choses simples, une monnaie perdue il y a des centaines d’années, un objet du quotidien de nos ancêtres comme un dé à coudre, mais parfois aussi un objet plus rare ou une concentration d’éléments métalliques qui pourrait intéresser vivement nos historiens.

Pour autant, il nous est difficile de les déclarer officiellement aux services archéologiques compétents sans devenir la cible de poursuites et/ou d'un certain mépris des milieux archéologiques.
Ces derniers nous reprochent de ne pas montrer nos découvertes et de faire disparaître des informations nécessaires à la bonne connaissance de notre histoire, mais lorsque nous souhaitons faire une déclaration, nous ne trouvons que des portes closes.

Devant cette situation absurde, et face à un corporatisme exacerbé de nos vénérables institutions archéologiques, que pouvons nous faire, nous prospecteurs français respectueux de notre patrimoine, de notre histoire et de notre environnement ?

Leur aveuglement et le climat de défiance qu'ils entretiennent conduisent à la perte d'informations parfois précieuses. Nous ne voulons pas d'un tel climat, et nous espérons que ces informations vous toucheront davantage que nos instances françaises, qui tentent encore de se persuader que nous ne devons pas exister, que nous n'existons pas. Pourtant nous existons, autant faire avec, non ?

Votre pays ayant démontré depuis longtemps son ouverture d'esprit avec les prospecteurs, nous vous demandons par la présente un « asile archéologique » pour les déclarations de nos modestes trouvailles, et ce en attendant des jours meilleurs pour les prospecteurs français.
Evidément les déclarations ont volontairement été expurgée, nous tenons les autres renseignements necessaires à la disposition des autorités francaises si un jour elle trouvent utiles de les solliciter.

Bien entendu, si vous étiez sollicités par des archéologues Français, intéressés par ces objets, vous pourrez leur faire part de ces déclarations.

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LE COMMUNIQUE DE PRESSE QUI A ETE TRANSMIS AUX AGENCES DE PRESSE ET AUTRES QUOTIDIENS NATIONAUX ET ETRANGERS :

TITRE : Des prospecteurs Français demandent asile au Royaume-Uni

Date: à voir

Postées depuis la France, des dizaines de déclarations de découverte d'objets historiques affluent depuis quelques jours au musée de la légion romaine dans la petite ville de caerleon au pays de galles.

Des prospecteurs français (adeptes du détecteur de métaux) estiment que le Royaume-Uni a montré la voie et fait preuve d'une réelle ouverture d'esprit vis-à-vis des pratiquants de ce loisir, notamment en adhérant au 'Portable Antiquities Scheme' ', lequel donne chaque année des résultats inespérés.

Excédés par l'attitude des instances politiques et archéologiques à leur encontre, Ces prospecteurs demandent désormais 'l'asile archéologique' en attendant des jours meilleurs sur leur propre territoire.

LE TEXTE TRANSMIS SUR LES FORUMS DE DETECTE DE L'UNITED KINGDOM :

Dear friends in the other side of the Channel, we are French prospectors, and we have news to give you.
With the issues we face in France, to practice our leisure, we decided to force the French authorities to take a clear position, now sending our statement forms at the Roman Legion Museum of Caerleon.

We just wanted you to be among the first to be informed of our claims by this campaign.

Best regards

LA VERSION EN FRANCAIS :

Chers amis d’outre Manche, nous sommes des prospecteurs français, et nous avons des choses à vous dire.
Suite aux problèmes auxquels nous sommes confrontés en France, pour la pratique de notre loisir, nous avons décidé de forcer les autorités françaises à prendre une position claire, c’est pourquoi dès maintenant nous envoyons nos formulaires de déclaration au Musée des légions romaines de Caerleon (pays de galles).

Nous avons juste souhaité que vous soyez parmi les premiers à être informé de nos revendications, et bien sûr nous sollicitons votre soutien.

Cordialement

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-Concernant l'imprimé de déclaration, vous avez compris qu'il est symbolique, pas question de mettre un N° de parcelle cadastrale, le nom du lieu-dit suffit. N'hésitez pas à déclarer vos napo en isolé, c'est le nombre qui est important et comme vous avez pu le voir il est précisé dans le courrier au musée de CAERLEON, que si les services archéologiques francais veulent des précisions ils n'ont qu'à les demander, il leurs seront fournis bien volontier.

Concernant les objets relatifs aux déclarations, bien entendu ne les envoyez pas

Concernant le communiqué de presse : rien ne vous empeche si vous avez des journaux locaux prêt de chez vous, de le leur faire passer

Voilà chers amis prospecteurs, c'est le grand saut, c'est vous, prospecteur isolé, groupe de copains, associations, webmaster et personne d'autre qui ferez le succès de cette opération ou pas. Vos sensibilités sont différentes, vos objectifs et envies pour notre loisir aussi, mais l'essentiel est là : nous adorons notre loisir, c'est notre passion, et désormais nous ne reconnaitront à personne le droit de nous dire si nous pouvons le pratiquer ou pas.

Bon courage à tous

Pour ou Contre une réglementation

La chasse aux trésors dans le massif du Mont-Blanc
par La Rédaction du DL | le 05/11/09 à 05h05

Les amateurs les appellent des cailloux. Mais fluorites et quartz fumés prennent une valeur attirant toujours plus de "cueilleurs". Jusqu'à 250 000 € pièce ! Craignant la fuite de ce patrimoine et l'interdiction de l'activité par l'État, Chamonix a institué une réglementation locale. Encore peu dissuasive...
Antoine CHANDELLIER

Ambiance face nord, début août, dans le téléphérique des Grands Montets.
Aux aurores, ils sont 22 cristalliers serrés dans la benne. Direction l'altitude 3 000. "Il y a 20 ans, c'était le nombre maxi de personnes qui allaient aux cailloux pour tout le massif du Mont-Blanc", s'indigne un ancien. Et certains de se fusiller du regard, comme Lee Van Cleef contemplait "amoureusement" Eli Wallach. C'est à qui dégainera le premier dans le dernier coin repéré : contrefort du Nant-Blanc ou bassin d'Argentière ?
Beaucoup le disent : l'ambiance a changé. Pillage de fours exhumés par le voisin, espionnage, chutes de pierres suspectes et comportements peu fair-play...
Bien avant que l'alpinisme existe, les cristalliers, comme les chasseurs de chamois, étaient seuls à fréquenter ce repère des esprits maléfiques. Puis l'or blanc s'est avéré plus profitable que le rite séculaire de la cueillette de ces minéraux étincelants, fluorites roses, quartz fumés et épidotes, devenue l'apanage d'une poignée de guides et paysans, en terrains escarpés.
Mais depuis peu, la carte postale pittoresque jaunit. Voilà que les cristalliers sont devenus plus nombreux et la concurrence, internationale, s'est installée à mesure que la valeur des pièces a prospéré et que d'autres massifs se fermaient à la pratique.
"Tu peux plus faire une recherche sereine. Il n'y a plus de respect", déplore Philippe Cardis, amateur de longue date. Et la commune de Chamonix, son maire, Eric Fournier, en tête, lui-même cristallier, enrage à l'idée de voir ces trésors, que recèle son sol, garnir les étals des collectionneurs étrangers et faire monter les enchères aux bourses de Tucson (Arizona) ou Sainte-Marie-aux-Mines (Vosges). C'est la fuite des cristaux...
En Italie c'est interdit, et en Suisse réglementé
L'ambiance "course au trésor" a incité le maire de Chamonix à prendre un arrêté municipal à l'été 2008. Chaque cueilleur doit désormais signer une charte de bonne conduite et déclarer ses trouvailles.
"Il s'agit de gérer ce patrimoine communal comme on gère une société de chasse", explique-t-il. Il en va de la "moralisation de l'activité", estime Pierre Bavuz, président du club de minéralogie local. Car le maire sait qu'elle ne tient qu'à une mince prise qui le retient au-dessus d'un précipice juridique. "Il faut une autorégulation sinon c'est l'administration qui va s'en mêler", estime Fournier.
Depuis 1930, le massif du Mont-Blanc est soumis à la loi sur les sites classés et le ramassage des cristaux n'est toléré qu'à titre dérogatoire par une directive ministérielle. En Italie c'est interdit, et en Suisse réglementé. "Mais n'importe qui peut attaquer cette directive, elle ne tient pas", estiment certains. Le milieu retient son souffle.
Un an après, la montagne est autant convoitée. Officiellement 70 cristalliers se sont fait connaître en mairie. D'autres sont passés entre les mailles. La population de chercheurs atteindrait une centaine d'individus. Et certains locaux de remettre en cause la réglementation : "Il y a eu un battage avec cette charte, qui a attiré du monde. Il y a eu un effet buzz. Être cristallier c'est une tradition. Pas un titre qu'on décroche en signant un papier. On nous embête pour trois cailloux et on accepte des remontées mécaniques qui défigurent la montagne", estime Philippe Cardis. Fournier reconnaît les accès de tension estivaux. "Mais c'est la médiatisation excessive de certaines trouvailles qui fait croire qu'on peut gagner de l'argent avec les cristaux. Je ne vois pas en quoi ce code générerait une attraction supplémentaire." Et d'annoncer une seconde série de mesures, l'été prochain, pour faire respecter son arrêté : "La phase de contrôle et de sanction."
Bientôt une police des cristaux ? Le club local peut se porter partie civile pour atteinte à la protection de la nature. L'un de ses membres s'agace : "Certains jouent la politique du pire visant une interdiction pour, après, y aller à leur guise." Bref, faire fuir la concurrence pour préserver leur petite mine d'or. Ou plutôt leur jardin des secrets.

REPÈRES - CE QUE DIT LA LOI

Longtemps l'activité des cristalliers dans le Mont-Blanc était illégale et se pratiquait en discrétion, suivant les us et coutumes.
À la suite d'une retentissante affaire, où des guides avaient redescendu par hélicoptère une pièce, le maire de Chamonix était renvoyé devant le tribunal. "Dégradation de site classé", avait jugé la cour d'appel de Chambéry. Depuis le 22 juillet 1996, la directive Barnier régit la recherche des cristaux dans le massif. Dérogatoire à la loi des sites classés, elle tolère cette pratique dans la mesure où les minéraux sont extraits par moyens traditionnels.